Œufs et ovoproduits : tensions inédites sur les approvisionnements

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Œufs et ovoproduits : tensions inédites sur les approvisionnements
Depuis plusieurs mois, nos distributeurs font face à des ruptures d'approvisionnement en œufs et ovoproduits.

Les industriels, confrontés à des contraintes multiples, peinent à honorer leurs engagements, entraînant des non-livraisons qui impactent directement les distributeurs. Cette situation engendre des tensions croissantes sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement.

 

1. Une disponibilité en berne à l’échelle européenne

Le marché de l'œuf traverse une crise d’approvisionnement historique à l’échelle européenne. Plusieurs causes se cumulent :

  • Grippe aviaire : Elle a fortement touché l’Europe de l’Est cet hiver, entraînant l’abattage massif de poules pondeuses et réduisant drastiquement l’offre.
  • Conversions d’élevages : En France et en Espagne, la transition vers des élevages au sol ou en plein air (code 2 ou 1) – en réponse à la fin programmée des œufs de poules en cage (code 3) – entraîne l’arrêt temporaire de nombreux sites. En moyenne, une baisse de 30 % de la capacité de production est observée pendant cette phase de conversion.
  • Retraits d’éleveurs : Aux Pays-Bas, dans une logique de réduction des émissions de nitrates, certains éleveurs sont indemnisés pour cesser leur activité, ce qui réduit encore davantage la production européenne.

Cette baisse généralisée de la production intervient alors que la demande ne faiblit pas : la consommation d’œufs atteint des niveaux records, notamment en GMS (+4 % en 2024 par rapport à 2023), l’œuf restant une protéine animale abordable et perçue comme saine.

 

2. Une flambée des prix

La tension sur les matières premières se traduit mécaniquement par une augmentation spectaculaire des prix :

  • Les œufs coquilles destinés aux rayons ont vu leur prix quasiment doubler en un an.
  • Pour l’industrie, les prix des ovoproduits ont bondi de +150 % en quelques mois.
  • Les œufs issus de l’importation restent chers, notamment les œufs ukrainiens, seuls à compléter ponctuellement l’offre en France.

Les industriels, confrontés à cette hausse des coûts (aliment, énergie, emballages), limitent leurs achats à des commandes fermes, sans constitution de stocks, ce qui augmente les délais de traitement et complique encore davantage les approvisionnements.

 

3. Une amélioration peu probable à court terme

Malheureusement, les perspectives à court terme sont peu encourageantes. La recomposition de l’offre prendra du temps, notamment en raison des délais de conversion des élevages. Dans ce contexte, les distributeurs doivent s’attendre à des disponibilités irrégulières et à des prix élevés pour les œufs et ovoproduits au moins jusqu’à la fin du 2ᵉ trimestre 2025, voire au-delà.

 

Nos équipes restent en veille active sur ce sujet et continueront de vous tenir informés pour vous aider à anticiper et sécuriser vos approvisionnements.

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